Anciens thermes
dans les Hautes-Pyrénées
Les soins thermaux ont beaucoup participé au développement économique de notre département.
On compte encore aujourd’hui huit établissements dans les Hautes-Pyrénées (Cauterets,
Bagnères, Barèges, Luz-St-Sauveur, Capvern, Argelès, Beaucens et Saint-Lary) - voir
en bas de cette page pour plus de détails. Pendant l’âge d’or du thermalisme, beaucoup
de communes rêvaient d’avoir leurs thermes et certaines ont mis en œuvre leur projet.
Mais pour diverses raisons (accès difficile, manque d’hébergement, perte d’agrément,
mais aussi des catastrophes : incendie ou même avalanche), ces établissements ont
fermé.
Déjà réputées pour leurs vertus au temps des Romains et au Moyen-Age, les sources
de Cadéac voient vers 1850 deux établissements privés se moderniser. Mais en 1897,
il fallait encore trois heures de diligence entre Lannemezan et Cadéac, et les thermes
n’ont pas pu se développer et sont restés de petite taille.
3 - Ferrère (en Barousse)
Une source thermale a été exploitée aux chalets Saint-Nérée. Elle est aujourd’hui
utilisée pour l’eau potable et pour l’embouteillage. La Maison des sources, à Mauléon-Barousse,
permet à ses visiteurs de découvrir ce patrimoine.
La source du sang, eau ferrugineuse, tenait son nom de sa couleur rougeâtre.
2 - Campan (source du Bagnet)
L’établissement a ouvert en 1843 et on soignait ici l’arthrite et les maladies de
peau. On y comptait une dizaine de cabinets de bains, avec des eaux de qualité comparable
à celles de Capvern-les-Bains. L’établissement de La Barthe ferma au profit de celui
de Capvern, avec une histoire qui nous est racontée dans « Lannemezan au fil d’un
siècle », volume 1, pages 188 à 190).
5 - Lagrange (près de Lannemezan)
Un établissement a fonctionné dans la commune, qui portait alors le nom de Lagrange-les-Bains.
Mais on connaît peu de choses sur son histoire (merci de nous renseigner : loucrup@orange.fr).
Ci-contre, une belle photo de la donneuse d’eau de Lagrange.
6 - Saléchan (en Barousse)
Un petit établissement thermal privé a fonctionné à Saléchan. C’était l’établissement
Saint-Antonin, qui avait bien sûr, des tas de bonnes vertus.
7 - Siradan (en Barousse)
L’établissement thermal de Siradan eut un peu plus de succès que celui de Saléchan.
Deux sources thermales (une sulfatée et l’autre ferrugineuse) ont été longtemps exploitées.
Une gare Siradan-Saléchan a été créée pour attirer la clientèle
Malheureusement, l’établissement thermal fut incendié le 20 janvier 1929. On le voit,
sur ces deux clichés, livré aux mains des démolisseurs. Le parc thermal, classé,
existe toujours. La commune s’est reconvertie avec succès en station climatique (centre
médical infantile et maison de retraite).
8 - Tramezaygues (en vallée d’Aure)
La source est de très bonne qualité, mais l’établissement ne reçut qu’une très faible
fréquentation, due aux mauvaises conditions d’accès. La source a été récupérée avec
succès pour les nouveaux thermes de saint-Lary.
Arreau : trois baignoires en plein air, ravitaillées par diverses sources, n’ont
pas connu d’exploitation sérieuse.
Labassère : une source thermale fit la richesse de cette commune - en savoir plus.
Loudenvielle : « trois baignoires dans une méchante grange » décrivent l’exploitation
de la source de Saouassas. Source exploitée aujourd’hui par le centre thermo-ludique
« Balnéa ». Avantage énorme, c’est une eau chaude.
Loures-Barousse : la commune a pu se développer grâce à la station thermale voisine
de Barbazan (création d’hôtels, d’une gare…).
Montgaillard : Une source aurait pu être exploitée, mais on raconte que la commune
de Bagnères-de-Bigorre, n’y était pas favorable - en savoir plus.
Moudang : L’eau du Moudang était vendue comme « reine ferrugineuse » à Arreau et
à Guchan.
Tarbes : un établissement de bains a fonctionné - en savoir plus.
Thermes-Magnoac : malgré ce nom évovateur, il n’y a jamais eu de thermes ici. C’est
en fait l’erreur orthographique de Terme (limite du Magnoac) qui engendre une confusion.
Les huit stations thermales actuelles
Cauterets - cette station historique, située à 1000 mètres d’altitude, a ses établissements
thermaux répartis en deux groupes : en ville (César, Rocher et Pauze) et à la Raillère
(Griffons et Mauhourat). On pratique surtout les soins rhino-laringologiques et les
rhumatismes.
Bagnères-de-Bigorre - Les Grands Thermes draînent de nombreux curistes. On traite
surtout les séquelles traumatiques et la rééducation fonctionnelle. A noter la présence
d’un établissement privé (Reine), dernier survivant d’une longue liste de bains privés
à Bagnères - en savoir plus. Bagnères est aussi la rare ville thermale qui a eu également
une vocation industrielle.
Saint-Sauveur (commune de Luz) - A gauche, l’ancien établissement, a droite le nouveau.
Surnommée autrefois la « station des dames », réputée pour ses indications gynécologiques,
elle se tourne désormais vers le thermoludisme - lieu très agréable.
Barèges - La vue ci-contre date de 1870. C’est la plus haute station d’Europe (1250
mètres). Station des os et des articulations, on y traite aussi les voies respiratoires
Capvern - C’est la station de Fernandel, Raimu et Brassens. On livre l’eau en bouteille
étiquetée directement dans la chambre des curistes, afin qu’ils la boivent couchés.
Les autres soins se font ensuite aux thermes. Très bonne station pour les voies urinaires,
les rhumatismes, elle offre aussi des séjours « minceur ».
Argelès-Gazost - Superbe bâtiment fait de galets roulés et de briques. On y soigne
phlébites et varices. Très beau parc thermal.
Beaucens - Cette toute petite station accueille 500 curistes par an dans son établissement
construit après 1918 (photo de gauche). L’ancien bâtiment est visible sur la photo
de droite. On y soigne dans un cadre très reposant sciatique, rhumatismes, névrite,
lumbago et arthrite.
Saint-Lary - Dernière née des stations thermales (en 1988). On a détourné les sources
de l’ancienne station de Tramezaygues pour y soigner les rhumatismes et faire de
la rééducation fonctionnelle. Bains très appréciés après le ski dans la superbe vallée
d’Aure.
A partir de 1946, la sécurité sociale commence à rembourser les cures, mais refuse
l’agrément à Cadéac, dont les établissements sont jugés trop petits. C’est la fin
des thermes de Cadéac dont les eaux étaient pourtant connues pour avoir soigné au
XIe siècle Sanche d’Aragon, blessé par les Maures, et Jeanne d’Albret au XIVe siècle,
malade de la lèpre.
Le bâtiment existe toujours, mais a été transformé en maison d’habitation (photo
2018).
Ivan Salle-Canne nous envoie ces deux clichés d’une bouteille « collector » de l’établissement
thermal de Cadéac. Au dos de la bouteille, la description de l’eau thermale par le
docteur Filhol en 1857.