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Monnaies et billets de nécessité

(Hautes-Pyrénées)

Textes et documents : Daniel Mur, avec l’apport précieux des Archives municipales de Tarbes.

Monnaies et billets de nécessité

La période de 1914 à 1927 en France constitue l'âge d'or de la monnaie de nécessité.


Les Pièces

La Première Guerre mondiale ayant complètement désorganisé l'économie et le système du franc germinal basé sur une correspondance de la valeur de la monnaie à des réserves en métal (or et argent), les pièces en or, en argent et en bronze se trouvèrent avoir une valeur faciale inférieure à leur masse métallique et furent systématiquement thésaurisées par les particuliers. La Monnaie ayant augmenté la quantité frappée, on retrouve donc des pièces de 50 centimes, 1 et 2 francs en argent aux millésimes 1914-1920 dans un état quasi neuf (SUP/UNC), n'ayant pratiquement pas circulé. Le réflexe de thésaurisation induit par la guerre gagna aussi les petites monnaies en centimes malgré des émissions de 5, 10 et 25 centimes en cupro-nickel pour plus de 10 millions de francs à partir de 1917.

Le 16 août 1914, le ministère des Finances toléra la frappe de petites monnaies pour pallier le manque de numéraire de cette époque, et satisfaire les besoins. Peu après, le gouvernement autorisa les Chambres de Commerce, les villes, les communes, les associations de commerçants et même certains particuliers comme les bars, commerces, etc. à émettre des jetons-monnaie. Finalement, ces monnaies ont fini par faire partie intégrante de la vie quotidienne des Français et par être reconnues comme de véritables pièces de monnaie. D'ailleurs, la loi du 29 avril 1921 protégea ces monnaies contre le faux-monnayage. Dans les Hautes-Pyrénées on trouve encore des pièces de 5 et 10 centimes à l'effigie d'une tête de paysanne bigourdane profil gauche avec son fichu frappées en 1917.

Les Billets des Chambres de Commerce

Dès les premiers coups de canon de la première guerre mondiale les monnaies divisionnaires, et notamment les monnaies d'argent, disparurent en raison de la thésaurisation préventive. Certains commerçants commencèrent donc à émettre des bons d'échange de faible valeur (0,25 franc, 0,50 franc, 1 franc et 2 francs en général) afin de permettre les transactions dans une zone réduite correspondant à « L'Union des Commerçants du Quartier de xxxx » par exemple. Ces bons étaient facilement falsifiables et en outre risquaient de tomber sous le coup du crime d'émission de fausse monnaie.

Dès le 7 août 1914, la Chambre de Commerce de Paris demanda l'autorisation de procéder à une émission de bons au porteur de 0,50 franc, 1 franc et 2 francs garantis par des fonds en contre-valeur déposés à la Banque de France. Elle y fut autorisée le 15 août 1914 par une lettre de M. Noulens, Ministre des Finances, publiée au Journal Officiel. La Chambre de Commerce de Paris fut bientôt suivie (et même prise de vitesse puisqu'en définitive sa première émission n'eut lieu qu'en 1920) par la plupart des Chambres de Commerce qui procédèrent à des émissions successives plus ou moins importantes. L'usure rapide de ces coupures, et leur dissémination devenant erratique puisque la dispersion se faisait peu à peu en dehors des circonscriptions respectives des Chambres de Commerce régionales, l'idée vint de leur substituer des monnaies métalliques de 50 centimes, 1 franc et 2 francs et destinées à circuler uniformément sur tout le territoire. Vous les retrouverez dans la section des monnaies françaises modernes. Les chambres de commerce territoriales (départementales ou infra-départementales) furent autorisées à émettre des bons imprimés, les billets de nécessité, pour des valeurs de 1 franc, 2 francs, 5 francs et 10 francs, rarement plus. Dans les Hautes-Pyrénées il y eut 2 billets émis un de 50 Centimes et un de 1 franc. Après plusieurs années de substitution progressive, un projet de loi fut examiné et voté le 22 janvier 1925 visant au retrait des bons de monnaie encore en circulation.

Quelques documents consultés aux Archives Municipales de Tarbes

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