Communes de Haute-Garonne à découvrir
proches des Hautes-Pyrénées
Petite escapade hors des limites du 65 pour découvrir quelques communes attrayantes
de la Haute-Garonne (cercle rouge sur la carte) :
Aurignac
Le Fousseret
Martres-Tolosane
Montmaurin et Lespugue
Montréjeau
Saint-Gaudens
Saint-Bertrand-de-Comminges
Valcabrère
Village de crête à 70 mètres au-dessus de la vallée, Aurignac est une ancienne cité
fortifiée au XIVe siècle. Plusieurs traces de cette époque sont encore visibles,
comme la Tour de Savoie, les nombreuses maisons des XVe et XVIe siècles avec fenêtre
à meneaux et surtout les ruines du château, situé sur la hauteur avec un donjon circulaire
qui s'élève au-dessus des habitations et d'où on bénéficie d'un beau panorama. A
découvrir aussi la Tour de l'horloge avec porte de ville et le beau porche de l'église
Saint-Pierre-aux-Liens. Des tanneries ont connu la prospérité dans la commune jusque
vers 1900, mais c'est une grotte préhistorique découverte en 1856 qui a fait la renommée
d'Aurignac. Elle a en effet donné son nom à toute une culture du début du paléolithique
supérieur : l'Aurignacien, c'est-à-dire il y a environ 30-40 000 ans. Vous pouvez
d'ailleurs visiter, à l'entrée du bourg, un petit musée-forum dédié à la préhistoire.
Situé à mi-chemin entre Saint-Gaudens et Toulouse, sur les rives de la Louge et du
canal de Saint-Martory, Le Fousseret tire son nom de fossés profonds qui bordent
l'Est de la cité. C'est une bastide médiévale, autrefois entourée d'une enceinte
avec plusieurs tours de défense dont on devine aisément l'ancien emplacement vu du
ciel. Du haut du promontoire surplombant la vallée de la Garonne, un vaste panorama
se dévoile du Canigou au Pic-du-Midi-d'Ossau (table d'orientation). C'est ici que
vous pouvez déambuler sur la belle promenade ombragée du Picon, où se trouvaient
autrefois les restes du château médiéval, détruit au XVIIIe siècle. Le mercredi,
marché pittoresque sous les platanes ou sous la halle métallique de 1899. Profitez-en
pour admirer l'église du XVe siècle (avec clocher-porche récent 1855), construite
en briques foraines, matériau de prédilection des terroirs argileux. La mairie, dans
une ancienne maison à deux tours, est remarquable. Vous pouvez également flâner au
bord du canal. Au XIXe siècle, l'économie du Fousseret est florissante. De très belles
maisons de maîtres ainsi que le château du Petit-Johannet, grande demeure rectangulaire
au milieu des arbres, en sont les témoignages.
Martres-Tolosane s'appelait autrefois Angonia. Son nom actuel provient du « martyre »
de nombreux chrétiens, dont saint Vidian qui est célébré ici. Lieu de présence humaine
très ancienne avec notamment des villas gallo-romaines, Martres est une commune située
sur la rive gauche de la Garonne. Des objets archéologiques exceptionnels furent
trouvés sur ce territoire et sont exposés au beau musée des antiquités Saint-Raymond
de Toulouse. Au moyen-âge, la ville fut ceinturée de remparts qui furent détruits
des siècles plus tard. Le boulevard circulaire qui les remplace lui vaut aujourd'hui
le surnom justifié de « ville ronde ». Des ruelles étroites, une vieille église (dans
laquelle la date 1309 fut retrouvée) avec son clocher octogonal plus récent du XIXe
siècle sont caractéristiques de la cité, de même que la silhouette lointaine de l'usine
de ciment. De nombreux ateliers de faïence fonctionnaient déjà au XVIIIe siècle et
quelques artisans d'exception ont réussi à perpétuer cette tradition jusqu'à aujourd'hui
(visites d'ateliers possibles). Si un vieux donjon carré, transformé en petit musée
d'archéologie, est encore présent dans la cité historique, on trouve aussi plusieurs
beaux châteaux privés sur la commune et aux alentours. Sachez enfin que Le film « L'été
en pente douce » avec Jacques Villeret, Pauline Laffont et Jean-Pierre Bacri a été
tourné en grande partie ici, lors de l'été 1986.
Montmaurin est une commune où les habitations sont édifiées sur une hauteur dominant
la vallée. De ce balcon, de beaux points de vue sur les Pyrénées s'offrent au visiteur,
notamment sur le massif de la Maladetta et les montagnes de Luchon (table d'orientation
au nord du village). La nature a été généreuse dans la variété des paysages qu'on
y rencontre. Les gorges de la Save présentent un aspect sauvage avec une route touristique
taillée dans le roc. Plusieurs grottes ont été occupées tout au long de la préhistoire.
Des restes humains très anciens, dont une mandibule bien conservée, y ont été découverts.
Sur le même secteur, dans la commune voisine de Lespugue, c'est une des premières
sculptures de l'histoire de l'humanité qui a été retrouvée pendant l'été 1922. La
célèbre « Vénus de Lespugue » en ivoire de mammouth haute d'une quinzaine de centimètres,
symbole de la fécondité, est de renommée mondiale. Elle est exposée au musée de l'Homme
à Paris. A cette époque reculée, l'avenir de l'humanité n'était pas assuré et c'était
une lutte permanente pour la survie. Les grossesses des femmes représentaient alors
un signe de prospérité pour la tribu. Sur le territoire de Montmaurin, en bas dans
la plaine au lieu-dit Lassalles, se trouve le point d'intérêt principal de la commune
: la villa gallo-romaine. C'est une des plus vastes connues en France. Située au
milieu de terres fertiles, ce fut d'abord une grande exploitation agricole avant
d'être aménagée au IVe siècle en véritable palais de plus de 150 pièces, avec jardins,
portiques, colonnes en marbre, mosaïques, thermes privés... Le chauffage était même
réalisé par une circulation d'air chaud sous les dallages. Des fouilles effectuées
de 1946 à 1960 ont permis de mieux connaître la structure de l'ensemble et le mode
de vie de ses habitants. Les chercheurs se sont par exemple aperçus qu'on y consommait
régulièrement des huîtres ! Ne partez pas de Montmaurin sans avoir visité le petit
musée au rez-de-chaussée de la mairie. Toutes les découvertes archéologiques du secteur
y sont exposées, de la préhistoire à l'antiquité. Vous y découvrirez des sculptures
et mosaïques provenant de la villa, ainsi qu'une maquette très bien réalisée. A l'écart
du village et isolée de tout, la petite chapelle Notre-Dame-de-Hillière, pittoresque,
est entourée du cimetière et de ruines antiques. Elle marque le lien entre les cultes
païens et le passage à la chrétienté. Une importante source-fontaine naturelle, proche
de la chapelle, était l'objet d'une grande vénération.
Le nom de Montréjeau, souvent mal prononcé par les touristes de passage (il ne faut
pas prononcer le T) est la version gasconne de « mont royal ». Montréjeau est une
bastide du « Pays de Rivière », fondée en 1272, sur un petit promontoire avec vue
panoramique sur les Pyrénées. Située à 460 mètres d'altitude, la petite cité domine
les rives de la Garonne à l'endroit où celle-ci change brusquement de direction.
Un beau plan d'eau y a été aménagé. Grâce à sa position privilégiée et ses nombreuses
voies de communications, c'est une petite ville dynamique et commerciale. Un petit
port fluvial était même actif aux XVIIe et XVIIIe siècles. Une belle halle médiévale,
malheureusement détruite par un incendie, fut remplacée en 1939 par une halle en
béton remarquable, résolument moderne. Un patrimoine bâti très intéressant s'offre
aux yeux du promeneur : villas Casteljoli et Bellevue, magnifique Hôtel de Lassus
(1760), église au clocher octogonal, chapelles, orangerie, beau pont sur la Garonne.
Une visite au mois d'août s'impose lors du festival mondial de folklore. En revanche,
ne cherchez plus le cloître, vendu en 1924 à un milliardaire, il a été reconstruit
pierre par pierre pour un hôtel aux Bahamas, sur Paradise Island ! Montréjeau est
aussi le pays natal du baron Bertrand de Lassus qui construisit à partir de 1893
le château de Valmirande. De style renaissance, c'est un « petit Chambord des Pyrénées »
avec sa chapelle, sa superbe bibliothèque et, dans le vaste parc : des jardins à
la Française, des écuries et même une grotte artificielle surplombant un lac. Quel
romantisme ! Pyrénéiste reconnu et ami de Russel, le baron de Lassus mourut à 41
ans sans mener à bien tous ses projets.
Saint-Bertrand-de-Comminges
Composée d'une ville haute ceinturée de remparts et d'une ville basse, Saint-Bertrand-de-Comminges
est une ancienne cité romaine dénommée autrefois Lugdunum Convenarum. La tradition
locale affirme qu'elle serait une « ville nouvelle » créée en 72 avant J-C par Pompée
de retour d'une campagne victorieuse en Espagne. D'après les écrits de Flavius Josèphe,
c'est aussi dans cette cité que Caligula aurait envoyé en exil le célèbre Hérode
Antipas et son épouse Hérodiade, en 39 après J-C. Alors légende ou réalité ? En tout
cas, les gens rassemblés ici ont été appelés " Convènes ", ce qui donna le nom de
Comminges. On y compta plusieurs milliers habitants avant sa destruction totale par
les Burgondes en 585. Puis la cité prit le nom d'un personnage : l'évêque de Comminges
qui, vers les années 1100, rétablit le siège épiscopal et fonda ici une cathédrale.
Avec cette histoire riche, pas étonnant qu'on ait exhumé des ruines antiques de thermes,
de forum, de théâtre, de temple et bien d'autres découvertes. Les fouilles entreprises
de 1914 à 1969 puis reprises en 1985 ont permis d'en apprendre beaucoup sur la cité
des Convènes. On dit que le visiteur qui découvre Saint-Bertrand a devant ses yeux
un abrégé de l'Histoire de l'Art. Un panneau à l'entrée du bourg nous signale « un
des plus beaux villages de France », cela semble justifié. La ville haute est très
pittoresque avec ses maisons à colombages aux façades fleuries, ses rues étroites
en pente, ses monuments anciens. Des boutiques et restaurants, en nombre raisonnable,
ne dénaturent pas le site et offrent au visiteur services et animations. La pièce
maîtresse de la cité est sa prestigieuse cathédrale, visible de loin et dont la silhouette
évoque une sorte d'acropole des Pyrénées. Elle a traversé les siècles sans trop souffrir
de dégradations. Elle renferme de nombreux trésors. Vous commencerez la visite par
le cloître, oasis de calme méditatif avec ses tombeaux de pierre, ses jardins et
un reposant panorama sur les montagnes boisées de la Barousse. Puis un choc émotionnel
vous attend dans le chœur avec les magnifiques bois sculptés des stalles, pur joyau
de la Renaissance, inaugurés la nuit de Noël 1535 par Jean de Mauléon. Parmi les
autres points d'intérêt : des chapelles latérales harmonieuses, le sanctuaire de
Saint-Bertrand avec son superbe mausolée peint, un orgue magnifique récemment restauré
et un crocodile accroché au mur, objet d'une légende. Ne quittez pas Saint-Bertrand
sans avoir visité, juste à côté de la cathédrale, le bâtiment des Olivétains et,
un peu caché au chœur de la cité, un intéressant musée d'archéologie. La partie basse
de la ville mérite également un détour, notamment la basilique paléochrétienne et
ses sarcophages ou encore le monument à enceinte circulaire, ancien centre de la
cité.
Ville perchée sur une terrasse qui domine la vallée de la Garonne, Saint-Gaudens
porte le nom d'un enfant martyrisé dont on célèbre ici le culte. Son ancien nom était
Mas-Saint-Pierre. La cité a prospéré autour d'une église collégiale fondée vers 1050
au point de devenir la capitale du Nébouzan au XIIIe siècle et sous-préfecture de
la Haute-Garonne aujourd'hui. L'église dont le clocher carré émerge au-dessus des
toits mérite vraiment une visite. Sa conception s'inspire de la basilique Saint-Sernin
de Toulouse. Vous prendrez plaisir à ressentir l'atmosphère de l'époque médiévale
dans les ruelles du centre historique ou à admirer les demeures et les hôtels particuliers
à l'architecture raffinée. Parmi les centres d'intérêt : une halle aux grains achevée
en 1843 inscrite aux Monuments Historiques, les vestiges du cloître démantelé de
l'Abbaye de Bonnefont dont l'autre partie se trouve à New-York, un intéressant musée
de la céramique et des beaux arts, des festivals variés de musique et un vaste panorama
sur les Pyrénées depuis la table d'orientation du monument des 3 maréchaux (Foch,
Gallieni et Joffre). Saint-Gaudens a enfin su conserver une activité industrielle
importante avec notamment une impressionnante usine de pâte à papier, implantée en
1959, qui a changé plusieurs fois d'appellation mais que tout le monde appelle encore
la « cellulose ».
Du nom venant du latin vallis capraria : « la vallée des chèvres », Valcabrère est
un magnifique petit village à mi-chemin entre Toulouse et Tarbes, au pied de Saint-Bertrand-de-Comminges,
tout proche. Cette riante commune compte des monuments anciens et des curiosités
comme une chapelle du XIXe siècle, des ponts qui laissent passer l'eau fraîche de
la Garonne naissante, un beau lavoir près de la mairie, une pile funéraire gallo-romaine,
ainsi qu'un pittoresque monument de mesure à grains au pied d'une croix. Sur un piton
rocheux une tour carrée datée de 1080, dernier vestige des fortifications, veille
sur la vallée. Autrefois recouverte de lierre, cette construction porte de nom de
Castet-Bert : le Château-Vert. Une légende de « fantôme du Templier », qui apparaissait
sur place tous les 7 ans, y est associée. Mais le monument qui a fait la renommée
de Valcabrère se dresse isolé, au sud des habitations, dans un cadre bucolique. Il
s'agit de la basilique Saint-Just, qui existait déjà au temps des Carolingiens. Inscrite
aux Monuments Historiques depuis 1840 et au patrimoine mondial de l'UNESCO, on y
trouve en réemploi de très nombreux marbres sculptés gallo-romains. Des traces antiques
de chrétienté ont été retrouvées ici (IVe siècle !). Le bâtiment sobre est un chef-d'œuvre
de l'art roman pyrénéen. Des éléments singuliers y sont à découvrir comme le portail
à tympan sculpté et à statues-colonnes, le clocher carré du XIVe siècle ou le portail
XIIIe siècle du cimetière planté de hauts cyprès. Concerts de musique classique chaque
été. Calme, reposant et poétique !