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La monographie d’Arrayou - 1887

En 1886, la ville de Toulouse décide d'organiser "une exposition internationale sous le patronage de l'Etat" : Tous les instituteurs titulaires sans exception devront envoyer à l'inspection académique les monographies de leur commune...

La commune d'Arrayou est située sur un coteau qui a pour limites au nord la commune d'Orincles et d'Escoubès, à l'ouest Escoubès encore, au midi Lahitte et à l'est Astugue. Elle a une étendue d'environ 1343840 mètres carrés. Elle est à une distance de 9 kilomètres du chef-lieu de canton, à 19 kilomètres de l'arrondissement et à 19 kilomètres du chef-lieu du département.
C'est un pays montagneux dans toute son étendue. Malgré que la commune d'Arrayou soit sur une hauteur, elle n'a pas de montagnes, ni de roches qui la constituent. Elle possède seulement une carrière de pierre calcaire, mais qui est sans valeur. Elle n'a pas de curiosités naturelles. La richesse du sol est insignifiante.
Arrayou est arrosé à l'est par un petit cours d'eau (Géline), qui prend sa source dans le coteau de la Croix Blanche et se jette dans l'Echez.
Au mois d'avril ou de mai, époque où les pluies sont plus torrentielles que dans les autres saisons de l'année, il augmente d'une manière extraordinaire, se répand sur les prairies, les endommage, emportant les terres et laissant à leur place des cailloux et du sable. Ce petit ruisseau qui cause parfois tant de ravages n'a qu'un volume d'eau à peine suffisant pour faire tourner les roues d'un moulin.


La commune d'Arrayou est à une altitude de 500 mètres environ, elle jouit d'un climat tempéré. En hiver les vents y sont assez forts ; la neige n'y réside pas longtemps ; les pluies y sont assez fréquentes en hiver et au printemps. Pour la santé, il ne laisse rien à désirer, les maladies épidémiques y font rarement leur apparition.
La population d'Arrayou est de 80 habitants. Ce chiffre tend à diminuer plutôt qu'à augmenter pour la raison que certains propriétaires changent de domicile. Il y a quatorze maisons.
La commune a un conseil de dix membres à la tête duquel se trouve un maire et un adjoint.
Pour les cultes, la commune est desservie par le curé de Lahitte, pour les finances par le percepteur d'Arcizac-ez-Angles ; pour les postes et télégraphes par le bureau de Lourdes.
La valeur de centime est de 1310F cent millièmes et les revenus ordinaires sont de 80f environ.
On y récolte toute espèce de denrées. Les champs produisent environ 10 hectolitres par hectare. La principale culture est le froment. Pour le travailler on se sert de la charrue.
La commune d'Arrayou n'a pas de forêt, elle possède seulement quelques châtaigneraies, quelques vignes, mais qui sont insignifiantes.
Le philloxera n'a pas encore fait ici son apparition.


Les animaux qu'elle possède consistent en vaches et en cochons ; car dans la localité il n'y a qu'une paire de bœufs et deux troupeaux de moutons.
Les principaux produits sont le froment, le seigle, l'orge, le maïs, les pommes de terre, etc. Les fruits y sont aussi abondants.
Elle a un moulin de seconde classe ; deux voies de communication avec la route nationale de Lourdes à Bagnères, dont l'une a été formée en 1873 et l'autre à une époque dont personne ne connaît la date.
On se rend au marché qui se tient au chef-lieu du canton et dans d'autres endroits au moyen de véhicules que possèdent certaines personnes.
Vu combien leur pays était exposé au soleil et combien la chaleur y était intense en été, les anciens habitants d'Arrayou lui auront donné ce nom, qui dans leur langage veut dire (arrayas).
Leurs mœurs sont assez bonnes ; ils sont catholiques. Ils s'habillent ordinairement de drap de laine ; leurs habits sont assez grossièrement taillés.
Ils s'alimentent de pain assez nourrissant, de pâte faite dans du lait avec de la farine de maïs.

La viande qu'ils mangent consiste dans du salé de cochon, d'oie et de canard.
La commune ne possède pas d'archives qui puisse établir son histoire.
Depuis environ trente ans, elle possède un éducateur de la jeunesse. Avant cette époque on était obligé d'envoyer les enfants dans les communes voisines, ce qui était un grand mal, car l'instruction des personnes de cette époque laisse beaucoup à désirer.
La commune a une institutrice mixte.
En hiver les enfants fréquentent assez régulièrement l'école, mais en été, ils la désertent pour ainsi dire complètement ; les parents les occupent soit aux travaux agricoles, soit à la garde du bétail.
La commune n'ayant qu'un très petit revenu, n'a pu fonder de bibliothèque scolaire. La classe ne possède pas de caisse d'épargne scolaire.
La maîtresse jouit d'un traitement de 1000f. La commune paie 30f pour le logement de l'institutrice.

Arrayou, le 10 avril 1887.

L'institutrice d'Arrayou, Me Laborde

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Monographie de la
commune d'Arrayou.

Plan de l’école

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